Résumé des romans historiques et maritimes - Mots de l'éditeur

 

Ces Messieurs de Saint-Malo, Bernard Simiot. Albin Michel en 1983. ISBN : 2226017348

Quatrième de couverture : Seul de tous les petits commerçants de Saint-Malo, Mathieu Carbec, dont les parents vendaient naguère de la chandelle, a eu l’audace d’acheter trois actions de la Compagnie des Indes Orientales que vient de fonder Colbert. Ce sera le point de départ d’une grande saga familiale au moment où la bourgeoisie maritime se rue à la conquête des piastres, des charges et des titres nobiliaires.

Négociants, armateurs, corsaires ou négriers, les Carbec, parmi tant d’autres, se lanceront sur toutes les mers du globe, de Terre Neuve à Pondichéry, de la Chine au Pérou, sans se soucier de savoir si leurs écus ou leurs fleurons sentent trop les épices ou la traite, la ruse ou la fraude.

Petit port de pêche aux maisons de bois, Saint-malo deviendra en quelques décennies une cité de pierre aux façades orgueilleuses. Lorsque la Compagnie des Indes connaîtra de graves difficultés financières, le Roi lui-même décidera que pour la renflouer il convient de faire appel à Ces Messieurs de Saint-Malo. En imaginant l’ascension de la famille Carbec, Bernard Simiot a écrit un grand roman d’aventures et d’amours qui est d’abord un grand roman de société.


Le temps des Carbec, Bernard Simiot. Albin Michel . ISBN : 2226025049 (T2 de Ces Messieurs de Saint-Malo)

Après les fièvres du règne de Louis XIV, où se sont enrichis et illustrés ces Messieurs de Saint-Malo, le Régent s'est installé et John Law a créé la grande Compagnie des Indes. Le temps des Carbec est venu.

Mère, fils et fille vont se lancer à l'assaut des grandes affaires, de l'administration, de l'armée et des beaux mariages. On les verra à Paris et à Venise, en Guinée et à Saint-Domingue, à Pondichéry avec Dupleix, à Versailles avec le cardinal Fleury, à Nantes devenu le premier port du royaume grâce à la traite négrière et à ses manufactures. Ils n'en resteront pas moins d'éternels Malouins, face à la mer qui demeure la condition et la fierté de leur vie.

Beaucoup plus qu'une saga familiale, le Temps des Carbec, c'est le roman puissant et profond d'une époque traversée d'idées nouvelles, d'une société effervescente où la bourgeoisie, avide d'honneurs et d'argent, affronte la noblesse, s'installe au parlement et dans les bureaux du roi. Le Temps des Carbec, c'est aussi un passionnant roman d'aventures, animé par des comploteurs et des négriers, des séducteurs et des banquiers, des capitaines et des diplomates - et toute une galerie de femmes dont le charme, la force et l'audace ont une résonance curieusement moderne.


Négriers de Zanzibar, Louis Garneray. Edition Phébus, collection Libretto. 320 pages. ISBN : 2859407669 (T2 de Voyages, aventures et combats)

En 1802, à la faveur de la paix d'Amiens conclue entre Bonaparte et les Anglais, le jeune Garneray (il n'a pas 20 ans) quitte la compagnie de ses amis corsaires et s'engage à bord de la Petite-Caroline, un brave navire marchand qui se livre à un commerce des plus pacifiques le long des côtes de l'Inde. Le voyage pourtant ne sera pas de tout repos. Mutinerie à bord, rencontre avec les pirates indiens, naufrage, sauvetage miraculeux : rien n'y manque.

On pourrait croire après cela notre marin quelque peu assagi. Il n'en est rien. Sitôt revenu à terre, l'incorrigible bourlingueur se fait recruter par un capitaine qui s'avère être un négrier de la pire espèce. Escale mouvementé à Zanzibar où l'on embarque une turbulente cargaison, sanglante répression, naufrage encore, errances dans la forêt vierge, emprissonneement, évasion, nouveaux combats contre les Anglais : on jurerait un roman d'aventures. Pourtant, tous ces épisodes, Garneray les a vécus et en consigne le détail avec la plus scrupuleuse exactitude, ne nous épargnant rien-et surtout pas l'horreur-de ce que ses yeux ont vu.


Mémoires d'un gentilhomme corsaire, de Madagascar aux Philippines 1805-1815, E.J Trelawney. Edition Phébus, 1988. 420 pages. ISBN : 2859401040

a carrière de marin se déroule pour l'essentiel dans les toutes premières années du XIX siècle, soit à la même époque que celle de Surcouf ou de Garneray....qu'il lui arriva vraisemblablement de croiser dans les parages de l'océan Indien.

Etrange destin que celui de ce rejeton d'une famille anglaise tristement convenable, qui se fit connaître d'abord comme aventurier au long cours, puis comme "libérateur des peuples opprimés" (il participe aux côtés de Byron à la guerre d'indépendance de la Grèce), comme écrivain enfin - et non des moindres.

Ses Mémoires publiés en 1831, connaîtront en leur temps un succès énorme, et lui vaudront d'occuper une place enviée dans la société victorienne qu'il exécrait. Il s'était fait en son jeune âge une solide réputation de tête brûlée, ce qui lui valu de frôler la mort plus souvent qu'à son tour. Il n'en finira pas moins dans son fauteuil, à l'âge respectable de 88 ans.

Alexandre Dumas considérait ce "roman-vrai" comme le plus fabuleux récit d'aventures qu'il eût jamais lu - il en fut d'ailleurs l'éditeur en France au milieu du siècle dernier...et mit vraisemblablement la main à la traduction. Les Anglais quant à eux vouent depuis 150 ans un véritable culte à ce texte - à leurs yeux le plus grand livre qu'un Britannique ait écrit sur la mer avant l'Ille au Trésor. Et ils ont quelque mérite à cela si l'on sait que Trelawney, cadet d'une famille d'aristocrates ruinés, déserta la Navy après Trafalgar (ce qui le rendait passible de la potence) pour aller courir l'océan Indien et les mers de la Chine en qualité de "gentilhomme de fortune"...au service des français!

Byron et Shelley s'enthousiasmèrent en leur temps pour ce personnage hors du commun, qui avait fait de l'indiscipile sa religion (Byron le prendra pour modèle de son poème Le Corsaire). Ses "mémoires", qui rassemblent en 400 pages serrées la matière de plusieurs romans, écrits d'une plume rageuse, violente, superbe, révèlent une personnalité fascinante - et un conteur de génie.