Jacques Cassard 1679 - 1740

 


Jacques Cassard est né à Nantes en septembre 1769 dans une famille d'armateurs, et navigue dès 14 ans sur le caboteur de son beau-frère le Dauphin de Cayenne.

Après avoir servi sur la galiote à bombe l'Éclatante et commander le Laurier, il démarre avec succès sa carrière dans la course en 1705 : sur la corvette malouine le Saint-guillaume il réussit à prendre dix-sept Anglais en mer d'Irlande et en 1706 sur la Duchesse Anne, il force Cork.

Enfin après avoir commander avec succès le Jersey à Dunkerque, Cassard est affecté en Méditerranée.

Jacques Cassard

Sur une mer Méditerrannée infestée d'Anglais, de barbaresques et de pirates de Salé, il est chargé de ravitailler plusieurs fois la Provence frappée par la famine. Ainsi en 1710 il ramène à Marseille un convoi de vingt-cinq bâtiments chargés de plusieurs milliers de quintaux de blé, puis dégage au canon quatre-vingts navires bloqués dans le golfe Juan par des Anglais...

Les ravitaillements, les problèmes constants avec l'administration, la Méditerranée, le breton en a assez. Il rêve d'autres horizons, de gloire et de mers chaudes, d'autant plus que Duguay-Trouin a pris Rio de Janeiro.

En décembre 1711, Cassard obtient du roi trois vaisseaux et cinq frégates pour ravager les colonies anglaises, portugaises et hollandaises d'Amérique.

Pendant vingt-sept mois il va tenir la mer et causer des pertes énormes à ses adversaires en rançonnant les îles portugaises du Cap Vert, s'emparant aux Antilles des îles anglaises de Montserrat et d'Antigua, des possessions hollandaises de Saint-Eustache, de Surinam, de Paramaribo et de Curaçao.

Une fois rentré en France une autre guerre commence : le pays est en paix et n'a plus besoin des services du corsaire breton. Celui-ci va être confronté à toutes sortes de problèmes financiers indissolubles qui vont le pousser à la folie (il est notamment confronté à ses armateurs marseillais qui n'ont pu recouvrir leurs avances avec le butin ramené au port).

Interné au fort de Ham, il meurt à 61 ans seul, méprisé et fort mal récompensé de ses glorieux services rendus à la France.

Après avoir triomphé de toutes les embuscades de la mer, de la poudre et des tempêtes, le breton s'est englué fatalement dans le marais d'une justice chicanière et dans les méandres d'une bureaucratie ingrate.

Un seul homme l'avait défendu, sentant l'issue de la tragédie que vivait Cassard. C'était Duguay-Trouin qui avait tenu ces paroles à Versailles : "Vous ne connaissez pas cet homme, messieurs? Tant pis pour vous! C'est le plus grand homme que la France ait à présent : c'est Cassard! Je donnerais toutes les actions de ma vie pour une des siennes. Il n'est pas connu ici, mais il est craint et redouté chez les Portugais, chez les Anglais, chez les Hollandais dont il a ravagé les possessions en Afrique et en Amérique. Avec un seul vaisseau il faisait plus qu'une escadre entière."